Djebel Ressas (Tunisie)

Un sommet qui malgré son altitude modeste a, de la gueule!

Djebel Ressas, ou sommet de plomb: 795m

C'est une histoire un peu particulière que l'ascension de ce sommet ! C'est d'abord une première pour moi en Tunisie. Ensuite, je l'ai faite avec Thierry, qui depuis 25 ans est devenu un grand ami. Il est né ici, au pied de ce sommet. Puis un jour, il a fallu partir, comme beaucoup d'expatriés. Ce jour là (un petit peu plus tard en vérité) il s'est dit qu'il monterait au sommet de cette montagne, pour embrasser du regard toute cette propriété sur laquelle les oliviers sont encore ceux plantés par sa famille. Ils avaient aussi planté les vignes, et un village portait encore il y a peu le nom de sa belle famille.

Vous l'imaginez, que d'émotions

Alors, le jour ou il m'a dit que son rêve était de monter sur ce sommet, je lui ai répondu : pas soucis, je t'y emmènerai.

Seulement voilà, allez chercher un Topo sur le net, vous m'en direz des nouvelles. A part un vieux truc sur C2C, rien! On a donc fait le tour du caillou, imaginé plusieurs voies d'accès, tenté deux, et c'est la deuxième qui a porté ses fruits.

Je me suis dit qu'il fallait passer par le col, cela me semblait le plus simple, et sur Google, j'ai imaginé que l'accès se ferait facilement par le Sud. On y a laissé les avants bras, les jambes, et les tee shirts avant de faire demi tour 50 m en dessous. Le lendemain, on a fait une nouvelle tentative par le nord, et là, bingo. Mais comme c'était trop tard pour le sommet, nous nous sommes contentés du plateau de gauche, ce qui m'a permis de faire du repérage pour la fois suivante

Du fond de ce plateau intermédiaire, j'ai pu faire la photo suivante, et imaginer le trajet jusqu'au sommet, ou presque

On passera par ce couloir, plus exactement sur la gauche où nous trouverons des pas maxi de I sup, peut être II inf maxi

Pas de photo de la première partie jusqu'au col, car la bagarre avec les épineux était rude et demandait beaucoup d'attention.

Ici, on est au pied du couloir, et l'on peut voir l'autre sommet emblématique du sud de Tunis: le Boukornine

Le Boukornine, caractéristique avec ses deux sommets et ses antennes

Thierry, sur la partie gauche en montant, du couloir

Regard vers le Sud est

Et là, on se dit: tien, déjà le sommet! C'était bien rapide... On se dirigera vers ce collet, en passant devant une première mine

Ancienne mine de plomb

Mais non! Et on s'en doutait quand même un peu, sinon c'était trop facile. Le sommet est au fond

Au fond: le sommet. A première vue, il est accessible, malgré un passage sur une petite brêche qui nécesitera une courte désescalade

Panorama N-S. Dommage, le temps était voilé

Au sud. On devine, cachée, une carrière qui grignote progressivement ce fier sommet

Après une petite demie heure de marche, l'équipe arrive enfin au bout de sa course. On constatera que nous nous ne sommes pas les premiers. Un sac plastique, l'emblème des pays du Magreb se trouve à nos pieds, bien placé sous un caillou...

La fière équipe

Panorama Sud

Et enfin, vu sur la plaine du Mornag, dont une grande partie appartenait à l'époque à la famille de mon compagnon d'aventure.

Plaine du Mornag

mines principales d'extraction du plomb, abandonnées maintenant, et surement ancienne voie vers le sommet

La descente se fera par le même chemin, sauf que nous flânerons un peu du coté des mines, et descendrons tout droit dans le couloir, en glissades contrôlées....

haut du couloir

Ici aussi le jour se couche...

Petites informations complémentaires, au cas où l'aventure fasse des émules:

Accès:

Du village de Mornag, prendre la direction Djebel Ressas à vue. Plus loin, un panneau l'indique sur la gauche. Suivre cette direction. Il est alors sur notre droite et devra y rester tout le temps. A une épingle à cheveux, un chemin continue tout droit. le suivre jusqu'au bout, jusqu'à un petit village sans Nom (?), et se garer sur une place.

Le départ se fait au départ de cette place, en traversant une "ferme" qui fait aussi alimentation. (50 centimes la boisons gazeuse noire...)

Horaire:

Montée: 2h10

Descente: 1h30

Dénivelé: 600m

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Comments

[guillemette]

Votre "première" n'en n'est pas une. il existait en Tunisie un club alpin qui possédait un refuge au Ressas : c'est dire que cette montagne a été parcourue dans tous les sens ! Cette section du CAF avait une revue dans laquelle vous trouverez nombre détails de leurs parcours dans ce pays. Votre ami Thierry dont je devine le nom de famille ou celui de ses parents (Cra...) ou grands-parents (Cré...) devrait pouvoir retrouver auprès de sa nombreuse famille plus de détails.
Mon arrière grand père a dirigé la mine du Ressas au début du 20°.

[Alain]

Bonjour Guillemette, Je suis peu être suceptible en ce moment, mais je trouve votre message agressif. Certe vous avez raison, d'ou l'intérêt des relectures. Nous n'avons pas fait de première. je voulais parler de première pour moi en Tunisie. je vais donc corriger tout ça! Et j'espère un jour faire ausi l'ascension du Zaghouan. Mais je ne suis pas sur de revenir en Tunisie de sitôt. A l'époque, je n'ai rien trouvé concernant le Caf, mais je reste preneur de toute information concernant la revue que vous citez. Concernant Cra, vous avez certainement raison, mais tort pour le Cré. Même si ça a changé depuis.

[Mouna]

Bonsoir ,
Vraiment un article valorisant et les photos à couper le souffle.L'endroit est une merveille de la nature.
En fait , si vous permettez, j'ai encore besoin des informations concernant l'ancienne mine de plomb de Djebl Ressas(notamment l'histoire) , où elle se situe et comment s'y rendre.
Est ce que c'est vrai que des ruines de fonderies de plomb y existaient ?
Merci

[azimut]

En complément, voici la réponse de mon compagnon du jour:
Hello Alain
Le Djebel Ressas veut dire montagne de plomb parce qu’elle a été exploitée pour sa teneur en plomb.
L’histoire remonte au temps des Romains semble t-il. Ils ont tout fait là bas les Romains.
Elle a redémarrée avec une compagnie Anglaise au début du XVII qui a repris son exploitation et qui l’a abandonnée faute de rentabilité au cours du XVIII. Très approximatif de ma part.
C’est une mine à ciel ouvert, sur plusieurs niveaux tu as pu le constater. Elle se situe à mis hauteur sur le flanc nord ouest.
Juste en dessous de la mine, se trouvent encore les ruines des installations pour extraire le plomb des minerais. On les voit encore très bien, on les a laissé à droite en partant du Mornag, en arrivant au pied de la montagne, pour aller vers le hameau du Djebel Ressas.
Un petit village subsiste autour de ces vestiges qui s’appelle de ce fait « la Laverie ». C’est sans doute là que se situait la fonderie, si fonderie il y avait.
D’ailleurs le tout est mitoyen avec une ancienne ferme et orphelinat de jeunes filles tenu par des prêtres. la ferme d’el Babassat (la ferme du prêtre pour les autochtones), Sainte Marguerite pour les Français.
Les jeunes filles ont grandi, ont été mariées…
Sainte Marguerite c’est là où je suis né…

A noter aussi que la montagne est malheureusement de nouveau exploitée par une gigantesque cimenterie depuis 4 ans. Et à l’allure où vont les extractions, il va très vite ne pas rester grand-chose de cette merveille de la nature

Voilà tout ce que je peux te dire de ce que je sais
A+
Thierry

[azimut]

Bonjour, merci pour ces compliments.
Bien sur que ces mines existaient, mais je ne sais pas comment m'y rendre. En fait, une fois au sommet, il suffit de continuer tout droit, car du sommet, on voit entre autre les vestiges des bâtiments. Quand je dis continuer tout droit, je plaisante à peine! Ca passe, mais c'est gazeux. Il faut donc faire très attention, et je pense qu'une corde sera utile. Mon collègue qui était avec moi connait mieux l'histoire de ces mines, et je vous répondrai plus précisément à ce sujet.